mercredi 30 avril 2014

A crack on your bathroom wall.

Quand toutes les lumières rendent les armes, la pénombre prend le dessus. Plus de haut plus de bas, plus de gauche plus de droite. La confusion sera mon épitaphe. Quand les nuages passent devant la lune, alors que les ampoules de la ville explosent une à une, plus rien ne compte en dehors de la terreur qui englobe mes jambes. Pas de possibilité de fuite. Faire face, encore et toujours. Sans savoir pourquoi. Confusion, épitaphe.

Alors que les cloches sonnent treize fois, la terreur, qui me suivait assidûment, a décidé de passer à l'offensive. Toujours fuir, toujours courir sans pour autant avancer. Psychiatre cannibale transformé en élan. Jamais loin. Jamais très loin. Toujours tout près. Sa présence est discrète, mais il rôde. Silencieux, on pourrait croire à un faune, comme celui de Guillermo Del Toro. Cependant, sa violence pourrait nous faire croire à un Jack Torrance affamé. C'est marrant de personnifier sa terreur. C'est toujours une chose de l'instant. Quelque chose qui tombe comme ça, tu sais que t'auras peur alors que tu ne vois pas encore cette chose.

Son corps nu était collé contre une machine à laver bonne à jeter. Les yeux mi-clos, elle respirait bruyamment, à mi-chemin entre plaisir et terreur sourde. Elle semblait chercher une sortie de route, une aire de repos sur la voie rapide de son délire. Elle voulait tout abandonner, tout laisser tomber, finalement. Arrêter de se battre. Rendre les armes. La lumière, c'était elle. Elle l'a toujours été. Je m'en rends compte seulement maintenant. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Et je n'en saurai certainement jamais rien. C'est sans doute mieux ainsi. Elle m'a regardé, juste avant l'impact. J'ai cru lire le pardon dans ses yeux. Ou peut-être que je me raccroche à cette image pour me dire que je n'ai jamais été tout à fait mauvais, et qu'elle avait trouvé une autre façon de me le dire.

Je n'avais pas eu le temps de la remercier et de lui dire que je l'aimais, le mur blanc cassé du fond s'était transformé en immense forêt, un peu comme dans Narnia. D'un coup d'un seul, elle s'est retrouvée empalée sur l'élan-psychiatre. Nous étions deux à suffoquer. Elle de douleur, moi de terreur. Complètement paniqué, en sueur, j'ai regardé cette chose hideuse emporter celle que j'ai aimé.

jeudi 10 avril 2014

Catacombs of the Black Vatican, Black Label Society

"You gave me empty promises with nothing in return".



Derrière ce titre énigmatique, quoique poétique (dans un monde parallèle, le Vatican serait la demeure de l'antéchrist et on y stockerait des os) se cache le dernier boulet de canon du barbu aux Epiphone Bullseye (eh ouais, on peut finir célèbre et adulé en jouant sur de la sous-marque, ouais). Pourquoi boulet de canon ? Non pas que ça se traîne comme un fardeau mais bien parce que cet album pulvérise ton esprit comme un boulet pulvérise une maison en bois. De là à dire que Zakk Wylde est le Grand Méchant Loup des Trois Petits Cochons, il n'y a qu'un pas.

Encore un album sur lequel le groupe nous sort les gros riffs et les sons bien gras, comme avec les deux premiers morceaux, Fields of Unforgiveness et My Dying Time. Double peine qui nous laisse sur le carreau. Le premier morceau attaque sur le registre du doute : c'est Zakk qui chante ou sa guitare qui parle ? Parce qu'on aurait presque envie de croire à un talkbox coincé entre le baffle et la tête. Le deuxième morceau était sorti en single, donc rien de bien impressionnant au niveau claque. Cependant, on peut noter la continuité avec le morceau précédent. Teinte décidément agressive, cet album commence bien.

Alors qu'il aurait pu faire partie de ces albums de BLS où on s'attend à prendre une douche tiède, il n'en est rien. Parce que la constance du groupe, et c'est bien ça leur problème, c'est de faire des albums où les bons (voire très bons) morceaux en côtoient des plus faibles. Au premier abord. Parce que c'est ça que j'ai découvert en réécoutant la totalité de leur disco, c'est qu'en fait, chaque morceau a son propre microcosme et qu'il ne doit en aucun cas être comparé à un autre. Surtout du même album. Ici, tout se suit de manière quasi surnaturelle, les morceaux défilants les uns après les autres sans grosses coupures majeures. C'est surement ça qui me fait rater des choses à critiquer. Parce que cet album est tellement continu que rien ne choque. En dehors des deux morceaux acoustiques qui viennent trancher l'album en trois (environ).

Zakk nous gratifie aussi de quelques morceaux aux sonorités plus stoner (les puristes me matraqueront la gueule mais yolo), qui donnent encore plus de lourdeur à l'album. Serait-ce chose possible ? Oui, si l'on en croit déjà les intros de Believe et de Empty Promises. J'aurais bien vu un album avec toute cette teneur musicale du début à la fin. C'est pas ce genre de chose qui m'aurait troublé outre mesure. On parle de BLS. Plus rien ne devrait étonner.

Un album de BLS ne serait pas un album de BLS sans ses solos ciselés et ultra-agressifs. Même sur le morceau plus acoustique Angel of Mercy, on a le droit à un bon gros solo descendu du grenier par la corde (avec nœud coulant, évidemment). Et c'est pourtant pas évident de faire de bons morceaux de ce genre, mélangeant agressivité et acousitique, étant donné que ces morceaux sont généralement bancals, d'un côté ou de l'autre. Scars est dans la même veine, celle du petit morceau acoustique qui vient comme un break. Comme le premier flocon de neige tombant lascivement sur le macadam gelé par un matin de janvier. Le petit plus par rapport aux autres albums ? Les solos sont plus concis et laissent plus de place à une musicalité générale. On a vraiment l'impression d'avoir du Black Label Society et non pas un Zakk Wylde's Black Label Society. A voir ce que ça donne en live, cela dit... Ah. Et last but not least, un album de BLS sans pinches harmoniques, bah ça devrait pas exister. Celui-ci n'en fait pas partie. Et rien que pour ça, je suis heureux.

L'album est très bon et passe comme une lettre à la poste. Il vient faire oublier le dernier "vrai" album studio de BLS, Order of the Black qui, pour le coup, m'avait vraiment laissé mitigé.

samedi 5 avril 2014

Born to write

Oui, je viens de loin. Non, je ne suis pas Corneille (le chanteur, pas le dramaturge, ça serait trop beau), juste moi. Ailill. Lulu. Lolo. Lucachou. Voire même Lucas. Pour les plus téméraires d'entre vous.
Futur apprenti journaliste, je roule ma bosse (bam ! 20 ans en plus pour usage d'expression périmée) sur mes différents blogs depuis... depuis presque 10 piges maintenant. La moitié de ma vie passée à la raconter sur un blog. Bon, pas tout à fait 10 ans. Plutôt 8. Mais quand même, vous en conviendez, ça fait beaucoup. J'ai eu beaucoup de blogs, la plupart ont vivoté deux semaines avant de sombrer dans les abysses numériques (comme les boîtes noires du MH370). Bon, après, j'ai quand même passé 8 ans à raconter ma vie par procuration à des gens qui n'en avaient rien à secouer. Au final, j'ai plus fait des séances de psy gratuites que de vrais blogs. Et, d'un côté, j'ai envie de vous dire que ça m'a servi. Si je vous raconte tout ça ici, c'est pas pour que vous fouiniez partout dans mon passé comme des journaleux à Paris-Match, mais que vous sachiez que ça peut vous tomber sur la gueule à tout moment, on est jamais à l'abri d'un coup de déprime.

Peut-être que ce blog ne sera qu'éphémère. Mon blog sur Skyblog (ouais, je suis de la vieille école, je dis Skyblog et pas Skyrock blog, notez) a duré, au bas mot, quatre ans. Celui sur Overblog aura fait moins de deux ans. Mais j'ai besoin de changer. Comme dirait l'autre, "le changement, c'est maintenant". Certains passent leur vie à chercher l'amour, moi, je passe la mienne à chercher le blog parfait. Quoique je n'ai pas encore trouvé l'amour. 'Fin si. C'est comme les blogs. Ça fluctue. C'est triste, mais soit. Ce qu'il y a de bien, avec un blog, c'est qu'on peut tout dire sous couvert d'anonymat. 'Fin pas tout. Mais vous m'aurez compris. On peut dire ce qu'on a sur le coeur sans passer pour un crétin fini.

J'ai toujours eu un rapport particulier à l'écriture. J'ai toujours aimé écrire. Aimé lire. "Les deux vont ensemble, vous me direz", expliquait un prof de français que j'ai eu. Tout peut y passer. Fiction, essais politiques, journaux, comics... Des cornes d'abondances pour l'esprit. Mon blog sera un méli-mélo de tout ça. Un truc entier, où vous trouverez des critiques, des chroniques, des traitements de faits de société, des choses pour vos cages à miel, bande de petites graisseuses et de petits graisseux (Tonton Z'gut, si tu me lis).

Hope you'll have fun here.